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Les activites du “droit à la ville” à Phnom Penh. Approche d’un mouvement de protestation par la géographie sociale

Les activites du “droit à la ville” à Phnom Penh.
Approche d’un mouvement de protestation par la géographie sociale
par Julie Blot, docteur en géographie, rattachée au laboratoire CASE, Paris
Le 30 septembre 2015, à 18h
à L'Université Royale des Beaux Arts
Cette présentation s’intéresse aux manifestations anti-éviction qui se déroulent régulièrement dans la capitale cambodgienne et tente de cerner le profil des principaux acteurs de ces protestations. En effet, les importants changements que connait Phnom Penh depuis la fin de la guerre, tels que la croissance économique et la spéculation foncière, entrainent l’éviction des habitants des quartiers précaires et leur déplacement vers des sites de relocalisation créés pour les réinstaller en lointaine périphérie.
Depuis les années 2000, un petit groupe d’activistes a été formé et instruit par les ONG travaillant pour les droits de l’homme et le droit au logement, afin de promouvoir des solutions de relogement sur site pour les habitants des bidonvilles et des taudis phnompenois. Formés aux nouvelles technologies et aux moyens de communication moderne, ces activistes ont gagné en efficacité et en notoriété, et sont parvenu à  diffuser leurs protestations tant au niveau national qu’international. Ils ont aussi acquis dans cette lutte un certain nombre de nouvelles compétences qui modifie leur rôle social au niveau local et national.
Parmi les revendications les plus fréquemment portées, le « droit à la ville » apparait comme un slogan sur les banderoles des manifestants phnompenhois afin de promouvoir un développement urbain plus inclusif et tourné vers l’humain. Il est intéressant de voir comment cette idée utopique et éminemment marxiste, est réappropriée dans une perspective dépolitisée par les activistes et les ONG.
Cette présentation s’appuie sur un travail de recherche de huit mois ayant consisté principalement en un suivi hebdomadaire des manifestations anti-éviction, la traduction et l’analyse des discours, slogans et banderoles, ainsi que des entretiens avec les principaux activistes.
 
Julie Blot est docteur en géographie, rattachée au laboratoire CASE. Sa thèse sur les “déguerpissements à Phnom Penh”, soutenue en décembre 2012, analyse l’impact des déplacements forcés sur les citadins pauvres depuis les années 1990 dans la capitale cambodgienne. Julie a été monitrice puis ATER à l’université Paris IV – Sorbonne, elle a ensuite enseigné en tant que vacataire à l’INALCO. Elle est actuellement chercheuse indépendante et travaille sur la diffusion de la dengue à Phnom Penh pour l’IRD dans le cadre du projet pluridisciplinaire PICURS.